Festival Écoles de Passages #3 : Du théâtre tunisien et russe mais surtitré !

 In Culture

Pour cette 2ème édition, le Festival Écoles de Passages propose de nombreux spectacles d’écoles locales et internationales ! Retrouvez des moments intenses en émotion dans un décor éphémère créé pour l’occasion. Théâtre, exposition, restauration & buvette, c’est à l’espace BMK sur l’île du Saulcy à Metz du 1 au 9 juin 2018 !

Deux pièces ont été jouées dans leur langue de création. Pour la compréhension du public français présents au Festival Écoles de Passages, un surtitrage a été réalisé. Celui-ci a été assez confortable d’après les spectateurs, malgré quelques erreurs aléatoires de coordination entre le surtitrage et le texte joué.

 

Les Enfants Perdus par l’École de l’Acteur de Tunis (Tunisie)

Les enfants perdus est une pièce jouée par des élèves de l’École de l’Acteur de Tunis. Elle est joué en tunisien et est surtitrée en français. Cette pièce inédite a été écrite et mis en scène par Aymen Meiri ainsi qu’avec un collectif de 5 élèves de l’école et un assistant : C’est une pièce écrite à sept mains.

Le représentant du Grand Est présent à l’inauguration du Festival Écoles de Passages a encouragé les spectateurs à se rendre en Tunisie et à découvrir la culture tunisienne. C’est un appel qui souhaite apaiser les craintes puisqu’il ajoute que le nombre d’attentats est à ce jour moins élevé en Tunisie qu’en France.

La pièce en elle-même : Le surtitrage peut être surprenant lorsqu’on ne la jamais vécu mais il laisse globalement le temps de lire mis à part quelques décalages aléatoires. Certains mots sont en français, probablement un rappel des partages historiques culturels ou oppressifs entre la Tunisie et la France. Les costumes réalisés par Salah Barka sont époustouflants, riches en couleurs comme la pièce elle-même. Le décor sobre et monochrome choisi permet un jeu de lumière et d’ambiance variés.

Dans un futur plus ou moins proche, 5 jeunes personnes d’âge indéfinissable décident d’être libre d’une autre façon et créent leur propre société. Ils vont jouer ensemble selon une règle présente ; accepter et aider à accomplir le fantasme d’enfance de l’autre. Différentes saynètes font découvrir tour à tour les personnages au spectateur. Une back story de chacun est esquissée… Cependant elle ne définit que la façon dont chacun se sent oppressé par la société extérieure. Parfois des scènes de vie quotidienne sont parodiées, parfois le jeu pousse à la folie. La société dans cette pièce semble être une entité régulée et régulatrice, il existe même un ministère du Sommeil profond. Dans ce monde, la femme est étudié en détail par des maris potentiels et, si stérile, perd tout intérêt.

Les personnages sont-ils fous ou est-ce l’oppression qui les pousse à la folie ; jusqu’à jouer à être autre, jusqu’au repli sur eux-mêmes, jusqu’au drame… ?

Le metteur en scène Aymen Meiri nous en dit quelques mots (en français) sur cette pièce pour la liberté de chacun.

 

 

Galateïa Sokakina par l’École de la dramaturgie contemporaine du théâtre Kolyada (Ékatérinbourg, Russie)

Galateïa Sokakina est une pièce mis en scène par une école russe pour le Festival Écoles de Passages, l’École de la dramaturgie contemporaine du théâtre Kolyada à Ékatérinbourg. Elle est surtitrée en français étant jouée en russe.

Brièvement c’est une dystopie parlant de l’oppression d’un état par la culture, où une histoire d’amour à sens unique ne se tisse pas entre Vassaya (ou Vania*) et Évelyne, anciennement Sania*, un personnage ayant traversé une transformation spontanée en (presque) femme.

C’est avant tout une pièce contemporaine d’Irina Vasskovskaïa avec une mise en scène de Anton Boutanov volontairement travaillée pour faire découvrir la culture russe actuelle tout en brisant les approches obsolètes de celle-ci. Bien que le rythme ou des détails de la pièce peuvent rappeler les classiques russes, l’esthétique, elle, est bien contemporaine. Le groupe Little Big, des extraits de bandes-sons de films cultes et d’autres grands noms de la pop culture russe actuelle sont au programme de l’ambiance sonore de la pièce. Si le spectateur peut être surpris par les multiples références littéraires, il endosse d’une certaine façon le rôle des « gueux » de la pièce, ceux qui ne connaissent pas par cœur la culture de leur pays et qui sont chassés par deux des personnages principaux afin de les « convertir » et de les « éduquer à la culture » selon la pièce. Et pour celles et ceux qui l’ont vu, un splendide geste théâtrale exprime toute la complexité de la pièce ! Vania, montré en cage comme une bête de foire récitant des livres sans fougue et se laissant mourir, arrache la perruque blonde d’Évelyne se prenant en selfie devant lui alors que ce n’est pas sensé être une perruque dans l’imaginaire de la pièce : Vania rappelle par ce geste à Évelyne mais surtout au spectateur que lui seul sait d’où vient Évelyne-Sania.

Pauline, spectatrice de Galateïa Sobakina et Les Enfants Perdus, fait un retour globalement positif sur ces pièces de théâtre.

 

* Dans le théâtre russe et en Russie plus généralement, un prénom ou un nom ont souvent des surnoms affectifs récurrents, Macha pour Maria par exemple, sans qu’il soit forcément plus court. Ils sont utilisé selon le lien affectif entre les personnages.

 

Retrouvez les performances et performances musicales de Passages dans le prochaine article !

Festival Écoles de Passages #4 : Musiques, Performance et Bérénice

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