IEL, neutre oui, mais pas pour tous

 In Politique et Société

Fin octobre le dictionnaire Le Petit Robert fait entrer dans ses pages numériques le pronom neutre IEL. Ce pronom crée la polémique au sein de la droite notamment, mais en quoi ce pronom pose-t-il problème ?

Le neutre pour qui ?

Le pronom IEL apparait au début des années 2010 au sein de la communauté LGBTQ+.

« Pronom personnel sujet de la troisième personne du singulier et du pluriel, employé pour évoquer une personne quel que soit son genre« 

iel – Définitions, synonymes, conjugaison, exemples | Dico en ligne Le Robert

IEL n’est pas massivement utilisé mais celui-ci est en pleine expansion.
Le français est une langue vivante très marquée par les genres féminin et masculin, contrairement à l’anglais par exemple. Ne se reconnaitre ni dans le masculin ni dans le féminin ne date pas d’hier et cet état « d’entre deux » est important à définir pour les personnes concernées.

Le but du dictionnaire

Tout dictionnaire a un but descriptif. Ce n’est pas lui qui dit « Comment on parle ? », mais il explique les mots que nous utilisons, qu’ils soient quotidiens ou non.

Les lexicographes travaillant sur le site du Robert ont remarqué que des utilisateurs recherchaient ces trois lettres dans la barre de recherche, signe, selon eux, qu’il était nécessaire d’y apporter une définition.

Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, qualifie d’« inventivité » ce pronom au micro de LCI. Or, cette nouvelle définition informe les usagers s’ils ne comprennent pas ce mot au cours d’une lecture, ou d’un dialogue.

Discordes en politique

Au sein du gouvernement, Elisabeth Moreno, ministre chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, sur France info, a un avis tout autre. Elle se penche davantage sur le ressenti des individus et sur leur expérience plutôt que sur la théorie.

Ce qu’attaquent Jean Michel Blanquer ou encore François Jolivet (député LaREM), c’est la Culture Woke.
Que l’on soit d’accord avec ce « mouvement culturel » ou non, il est important de rappeler que derrière ce petit mot de trois lettres se trouvent des individus qui ne souhaitent pas être assignés aux genres masculin ou féminin, pour des raisons qui leur sont propres.

Marie-Hélène Drivaut, directrice éditoriale du Petit Robert, dit au micro de Médiapart : « Elle n’est peut-être pas idéale, elle pose un certain nombre de problèmes, elle en résout d’autres, on verra à l’épreuve du temps comment ils s’en sortent. » (en parlant de la solution des pronoms neutres)

Polémique du pronom « Iel », la directrice du Petit Robert répond – YouTube

L’évolution de la langue

Intégrer des mots qui qualifient des souffrances comme « féminicide », « grossophobie » ou autres, le Robert l’a toujours fait. Que ces mots aient un usage militant ou non, ils sont importants pour beaucoup, afin de désigner leurs expériences.

À la question « Comment accorde-t-on les verbes suivis de IEL ? », c’est peut-être en pratiquant le neutre avec des personnes concernées que les linguistes auront des réponses.

Bien sûr, on peut ne pas comprendre ces personnes qui s’identifient au neutre, mais accepter et entendre ces personnes ayant un vécu différent du nôtre est peut-être une solution à cette discorde.

Le français est une langue qui a toujours évolué, en l’occurrence ne serait-ce pas ceux qui parlent la langue qui définiraient l’avenir de celle-ci ?

Pour retrouver l’avis des étudiants du Saulcy, ci-joint un micro-trottoir réalisé mercredi 24 novembre.

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