Reprise de la lutte contre les LGBT phobies à l’école

 In Actus

« Tous égaux, tous alliés », c’est le message porté par la campagne 2019 du gouvernement de lutte contre l’homophobie et la transphobie à l’école. Kevin Galet, le nouveau président du centre LGBTI+ de Nancy, Equinoxe, réagit. 

« Ça suffit ! ». C’est ce que peuvent lire les lycéens et collégiens sur les tracts de la campagne contre l’homophobie et la transphobie, lancée lundi 29 janvier, dans les établissements scolaires français. 

Jean Michel Blanquer, ministre de l’éducation nationale, a annoncé le début de la campagne de lutte 2019. Flyers et affiches sont déployés pour mobiliser les jeunes sur ces faits graves, mais loin d’être rares dans les cours de récréation. 

Pour lutter contre les insultes et les violences, le ministère met en place un guide d’accompagnement pour les équipes pédagogiques. Il permettra une première prise en charge des victimes au sein de l’école. 

Interrogé à l’occasion du démarrage de cette campagne, Kevin Galet le nouveau président de l’association Equinoxe de Nancy revient sur ce déficit d’informations des personnels de l’éducation : « Les moyens mis dans la lutte contre l’homophobie et la transphobie à l’école sont insuffisants, notamment vis à vis des personnels de l’éducation nationale ». 

 

Flyer Campagne 2019 – Image : éducation.gouv.fr

« Un personnel transphobe ».

Il déplore une « différence de traitement d’un établissement à l’autre (…) cela se passe parfois très mal avec des personnels transphobes, sans nécessairement le vouloir ». Des moyens bien insuffisants pour permettre un accompagnement sain par l’école. Cela, il a pu le constater dans de multiples collèges et lycées où parfois « l’application de la convention nationale des droits de l’enfant n’est pas satisfaisante ». Il ne nie pas pour autant certaines interventions bienveillantes comme celle notamment qu’il a suivi dans un établissement en Meuse. 

Des progrès espérés mais surtout nécessaires d’après les chiffres alarmants recensés par l’Ifop en 2018 et repris par le ministère de l’éducation nationale. Ce sont en effet 18% des élèves ou étudiants qui « déclarent avoir été insultés au cours des 12 derniers mois » selon le communiqué du gouvernement. De plus, 72% des élèves jugent leur expérience scolaire mauvaise voire très mauvaise. Des insultes et des violences banalisées qui mènent à « une explosion de l’homophobie dans la société » selon Kevin Galet. « Cela se répercute dans les écoles avec des insultes et des injures dans la cours de récréation depuis l’école primaire jusqu’à la fin du lycée ». 

Intervenir dans les collèges et lycées. 

La campagne « tous égaux, tous alliés » du gouvernement met à disposition un service d’aide et d’écoute à distance, disponible par téléphone, en ligne ou par chat électronique. De son côté, l’association Equinoxe est en passe d’obtenir l’agrément d’« association éducative complémentaire de l’enseignement public » grâce auquel le président et ses équipes pourraient « intervenir dans les établissements dans les temps scolaires, dans les temps hors classes et aussi agir auprès des personnels ».

Si le message de Jean Michel Blanquer se veut positif avec la volonté faire diminuer l’isolement des élèves dont le quotidien est rythmé par la violence et la peur, Kevin Galet préfère être patient et évaluer avec du recul les effets concrets de ces actions. Il ne manque pas non plus de rappeler l’importance du Collectif contre les LGBT phobies « soutenu par les syndicats de l’éducation nationale, lycéens et étudiants ». Pourtant il regrette que celui ci ne soit pas assez entendu par le ministère. Dans ce sens il souhaite une amélioration des moyens employés par l’Etat pour faire évoluer la société et réduire les injures homophobes et transphobes à l’école. 

 

Local Equinoxe Nancy, rue Saint Dizier – Photo: Ana Gressier

Former aux questions LGBT. 

72% des jeunes LGBT vivant mal leur scolarité, c’est tout autant de jeunes connaissant l’isolement, le repli sur soi ou le décrochage voire l’échec scolaire.

Préoccupée par les conséquences de ces brutalités physiques, morales ou verbales que reçoivent chaque jour ces jeunes, l’association Equinoxe intervient auprès de ce public par de l’accueil, de l’accompagnement et des conseils, mais pas seulement. Elle joue le rôle très important, de formatrice aux questions LGBT afin que ce soit eux qui fassent « bouger les choses » : « leur donner l’opportunité de s’engager sur les questions LGBT, de comprendre de quoi il retourne et à l’avenir de contribuer à la lutte contre l’homophobie et la transphobie dans leur école (collèges et lycée) et plus tard dans leurs études supérieures ». 

Un travail sur la société qu’il faut encourager, aujourd’hui amorcé par le gouvernement par le biais de cette campagne 2019. 

L’interview en intégralité de Kevin Galet, le président d’Equinoxe Nancy :

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