Deux gardes à vue lors de la Marche pour le climat : « Une détention politique »

 In Actus

Florent Compain, président des Amis de la Terre et Denys Crolotte, du Mouvement pour une Alternative Non-Violente ont été placés en garde à vue à Nancy. En cause : avoir bravé l’interdit préfectoral et maintenu la Marche pour le Climat. Une manifestation qui a réuni près de 1 500 personnes dans le calme.

 

Nous sommes deux jours après la Marche pour le Climat du 9 décembre. Après 21 heures de garde à vue, Florent Compain, président des Amis de la Terre et Denys Crolotte, membre du Mouvement pour une alternative non violente (MAN) deux des organisateurs de la manifestation, sont au micro de Radio Campus Lorraine après être intervenu sur plusieurs médias nationaux. Ils viennent s’expliquer sur leur interpellation et sur les enjeux de la Marche pour le climat.

Les Amis de la Terre est une association de protection de l’environnement qui milite pour la transition écologique, l’énergie, le climat et la justice sociale. Avec le MAN et d’autres organisations, elle a invité 85 personnes à s’engager sur l’organisation de la Marche pour le Climat. Il est « hors de question qu’elle ne se fasse pas ici, elle se fait dans 185 villes en France et partout dans le monde. Je ne vois pas quelles étaient les conditions particulières pour ne pas la faire à Nancy », déclare Florent Compain. Il insiste sur le caractère non-violent de cette manifestation, qui s’est déroulée sans heurts.

 

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Écologistes et gilets jaunes : même combat ?

L’une des raisons de l’interdiction préfectorale est la « radicalisation du mouvement gilets jaunes » qui pourrait faire « peser une menace permanente sur la sécurité des biens et des personnes », selon les termes du communiqué. Pour le préfet, les gilets jaunes « contestent les taxes sur le carbone » soutenues par les manifestants de la marche pour le climat. Ce qui aurait pu amener à « un risque de confrontations directes, de heurts et de troubles à l’ordre public. »

Lors du défilé, la Marche pour le climat passe près de la place Stanislas, où sont réunis les gilets jaunes. Un cordon de sécurité est mis en place. Les forces de l’ordre sont sur place pour empêcher les deux cortèges de se rejoindre.

Les forces de l’ordre séparent les gilets jaunes et les marcheurs pour le climat, place Stanislas à Nancy le 8 décembre 2012 – Photo : Élie Guckert

 

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Pour Florent Compain, les gilets jaunes et les manifestants de la Marche pour le climat voulaient converger et se retrouver. « Jaune et vert, même colère » était d’ailleurs l’un slogan brandi par un manifestant lors de la marche. Un leitmotiv répété dans plusieurs manifestations pour le climat, dont Paris.

 

Un marcheur pour le climat brandit une pancarte avec l’inscription « Jaune et vert : même colère » à Nancy le 8 décembre 2018 – Photo : Élie Guckert

 

21 heures de garde à vue : une « énorme caisse de résonance »

 

En marge de la Marche pour le Climat, Florent Compain et Denys Crolotte sont placés en garde à vue. Les différents entretiens durent moins de 3 heures. Les deux militants vont alors passer 18 heures de plus à l’hôtel de police. Ils sont détenus dans la nuit du samedi au dimanche jusqu’aux environs de midi. Une « détention politique » selon le président des Amis de la Terre. Denys Crolotte en profite pour  « remercier le préfet » qui leur a « servi une célébrité sur un plateau ».

 

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Denys Crolotte explique le déroulement d’une garde à vue et pointe l’isolement total de celle-ci.

 

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Retrouvez ici les photos de la Marche pour le Climat

 

Photos : Élie Guckert

 

85 militants co-organisaient la Marche pour le climat. Denys Crolotte et Florent Compain font l’objet d’une enquête préliminaire. Ils encourent une peine de 6 mois de prison et 7 500 euros d’amende.  Un risque « assumé » assurent les deux militants.

 

Retrouvez l’intégralité de l’interview des deux militants de la Marche pour le Climat ici.

 

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