Quand les machines envahissent le BMK

 In Actus

Du jeudi 22 au samedi 24 novembre, une pièce de théâtre très originale était jouée au théâtre universitaire BMK de L’Île du Saulcy à Metz. Artefact est une création de Joris Mathieu en compagnie de Haut et Court créée en 2017. Elle raconte l’histoire d’un futur où le monde souffre d’un manque de ressources important qui amène à la guerre, à la misère et qui peu à peu, pousse l’être humain à s’éteindre. Les quelques survivants savent que leurs heures sont comptées et tout cela s’accompagne d’un développement important des machines qui gagnent du terrain en prenant le contrôle totale de toute la société.

Aux premiers abords, nous pourrions dire que ce scénario a été vu et revu dans plusieurs films de science fiction, mais là où cette pièce se différencie des autres, c’est qu’elle n’a pas d’acteurs, ou du moins, pas d’acteurs humains. Tous les rôles sont tenus par des machines, des écrans ou des robots et les dialogues sont également prononcés par des voix synthétiques.

L’ambiance générale de la pièce est très sombre, ce qui dérangea certains spectateurs qui déclaraient être déprimés par l’histoire, ce à quoi Joris Mathieu répondit que le message de la pièce pousse aussi à se sensibiliser vis-à-vis de la sauvegarde de la planète en pleine période de situation alarmante sur le réchauffement climatique.
D’autres spectateurs ont trouvé que le contexte de la pièce n’était pas si éloigné de notre réalité actuelle où l’homme devient de plus en plus esclave de son smartphone, de sa télévision ou de son ordinateur, jusqu’à perdre son identité au profit des machines dans un monde où beaucoup d’hommes ne croient plus en rien dans la vie réelle.

Le cadre traditionnel d’une œuvre théâtrale y est également rompu. Ici, le public, casque audio sur la tête pour entendre les répliques, est au cœur de la scène et se déplace de point en point avec son groupe classé par couleur (rouge, vert ou bleu).

NAISSANCE DE LA PIÈCE

L’idée de base qui donna naissance à Artefact fut un dialogue entre l’un des créateurs et un chatbot sur internet. Ce dialogue avec cette machine a d’ailleurs était reconstitué en partie dans la pièce. Le côté presque humain de la machine l’avait impressionné, cette dernière répondait parfois très pertinemment et montrait qu’elle avait des connaissances culturelles humaines en citant, par exemple, Shakespeare.
L’autre événement qui donna naissance à cette pièce fut la démonstration d’une imprimante 3D devant des enfants qui n’étaient pas du tout impressionné de voir une machine faire ce travail, contrairement aux personnes plus âgées qui étaient très surprises. Ce choc générationnel vis-à-vis de la technologie fut aussi une grande source d’inspiration.

Une suite pourrait éventuellement voir le jour où cette fois-ci, le monde des machines après l’extinction de l’humanité serait montré. À suivre donc !

La pièce est actuellement jouée au Lieu Unique sur la scène nationale de Nantes depuis le mercredi 5 décembre et restera là-bas jusqu’au dimanche 9 décembre. Elle ira ensuite à Berlin, Privas, Bron en passant au Festival Shäxpir à Linz en Autriche, à celui de Stücke à Francfort Sur Le Maine en Allemagne et au Festival Les Rotondes au Luxembourg.

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