Assemblée générale à Nancy, blocages à Paris : Vers une reprise de la contestation étudiante ?

Posté le 05/12/18 à 20h

Après une vague de blocages et de mouvements de contestation partout en France au printemps dernier, la grogne étudiante semble reprendre peu à peu dans un contexte de crise et de tensions.

Tolbiac, faculté de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, depuis 7h30 mercredi. Censier, faculté de l’Université Paris 3 Sorbonne-Nouvelle. Depuis hier, les blocages d’universités reprennent peu à peu à travers la France. Si le mouvement du printemps dernier était, lui, centré sur la loi ORE et la mise en place de la plateforme Parcoursup, ces blocages semblent s’inscrire dans une colère plus profonde, faisant écho à celle des gilets jaunes ou encore des lycéens, mobilisés à travers toute la France.

Contacté par téléphone, Yohan, étudiant de 18 ans en première année de Licence d’Histoire à Tolbiac et militant engagé à la France Insoumise (FI) a accepté de nous livrer quelques détails sur le blocage que vit sa faculté et les revendications que porte ce mouvement.

Premiers blocages à Paris

S’il est militant à la France insoumise, il tient à préciser que ce mouvement n’avait pas de couleur politique majoritaire et que bon nombre des étudiants présents au blocage et lors des AG n’étaient ni encartés ni syndiqués. Il explique également que la décision de bloquer le campus avait été prise la veille, lors d’une assemblée générale ayant réuni 800 personnes, après un vote gagné très nettement par les partisans d’un blocage, suivi d’une manifestation sans incident particulier à déplorer.

Interrogé sur les mots d’ordre et les revendications de ce blocage, Yohan évoque la hausse des frais d’inscriptions à l’université pour les étudiants étrangers (hors UE) prévue par le gouvernement, le risque de voir les rattrapages et les compensations à l’Université menacés et bien évidemment la loi ORE et Parcoursup.

Fait plus surprenant, il a également été décidé et voté lors de cette AG d’apporter un soutien, au nom des étudiants mobilisés de Tolbiac, aux lycéens mobilisés ainsi qu’aux gilets jaunes.

Soutien aux gilets jaunes

Beaucoup d’étudiants portaient d’ailleurs, selon Yohan, des gilets jaunes lors de cette assemblée. Un appel au rassemblement pour leur apporter un soutien ce samedi a également été émis lors de cette assemblée.

Lorsqu’on le questionne sur ses motivations personnelles et ce qui a pu le pousser à s’engager dans ce mouvement, le jeune étudiant est intarissable : « Il y a mille et une raisons de s’insurger contre le gouvernement. Je fais partie de la première génération à avoir subi Parcoursup, j’ai vu les dommages que la plateforme a pu causer. On peut aussi s’inquiéter du fait qu’un rapport récent de la Cour des comptes préconise l’augmentation des frais de scolarité pour tous les étudiants, et pas seulement pour les étudiants étrangers […] »

Il nous parle également d’une mobilisation qui n’est pas comparable avec celle du printemps dernier. Meilleur accueil du blocage par les autres étudiants, soutien plus marqué du personnel, beaucoup moins de débordements et d’altercations, en clair l’étudiant y croit et semble satisfait de la tournure des événements. Pour lui, ce n’est qu’un début et beaucoup d’autres universités vont suivre le mouvement.

Assemblée générale à Nancy

Si dans ces facultés connues pour être marquées à gauche et qui sont souvent les premières à se mobiliser, il est déjà question de blocage, le mouvement n’a pas repris aussi durement dans le reste de la France.

Aujourd’hui se tenait d’ailleurs, à Nancy, une Assemblée générale, organisée par le syndicat étudiant UNEF, au Campus Lettres et Sciences Humaines.

Pas de blocage ni d’action aussi percutante qu’à Tolbiac à l’ordre du jour. Si on peut s’attendre à une amplification de ce mouvement de contestation nancéien, ce n’est en tout cas pas pour cette semaine. Hausse des frais de scolarité pour les étudiants étrangers, loi ORE, gilets jaunes : les revendications étaient globalement les mêmes qu’à Tolbiac ou Censier, mais sont restées au stade de la discussion.

Quelques décisions et votes tout de même : une motion de soutien aux lycéens mobilisés qui prévoient des actions de blocage et de manifestation ce vendredi a donc été votée ainsi que la tenue d’une nouvelle AG suivi d’un appel à manifester le 13 Décembre prochain.

La réponse du gouvernement à toutes ces mobilisations sera donc cruciale quant à la suite du mouvement social.

 

Yann Mougeot
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