Une charte pour une meilleure information sur la migration

 In Politique et Société

 

Les médias indépendants ont signé, avec des médias traditionnels et des syndicats de journalistes, une charte pour « répondre aux défis journalistiques liés aux immigrations ». Nommée Charte de Marseille, elle a été dévoilée ce 29 avril et contient 11 articles, afin de proposer « une couverture de qualité, précisé, complète et éthique des couvertures migratoires ».

Ce week-end du 12 au 14 septembre 2025, la fête de l’Humanité ouvre sa quatre-vingt-dixième édition anniversaire, avec une affluence record de 610.000 festivaliers. Ce festival majoritairement fréquenté par la gauche accueille syndicats, antennes locales du parti communistes, meetings, mais aussi des scènes musicales et de débats. Une de ces scènes thématiques, apparue lors l’édition précédente a attiré beaucoup de public; le Village des Médias Indépendants.

Sous un seul chapiteau, sont abrités les médias indépendants plus connus, comme Médiapart, Blast, Politis. On y trouve aussi des médias plus récents, comme ceux abrités sous l’incubateur Hotel 71, avec en son sien Histoires Crépues mais aussi Komune, Engrainages, Spotlighted… C’est sous ce chapiteau que l’on peut aussi retrouver d’autres initiatives, comme la coopérative Coop-médias.

C’est avec le sujet de la Charte de Marseille que ce chapiteau s’est inauguré, en présence de la SNJ-CGT, la CFDT Journalistes, Politis, l’Humanité et Komune. Sa rédaction implique des professionnels de l’information et d’universitaires spécialistes des migrations. Elle appelle, en 11 articles, à un traitement plus juste du sujet de la migration. La Charte de Marseille appelle notamment à « rectifier les informations fausses ou erronées sur le sujet des migrations » dans son article 2, et à « exposer les mécanisme de la désinformation et des stéréotypes sur les migrations en fournissant des informations vérifiées, sourcées, et contextualisées » dans l’article suivant.

Elle est disponible dans son intégralité sur Internet, sur https://chartejournalismemigrations.fr/la-charte/

Signée lors des Assises du Journalisme, cette charte se crée en 2024. Les évènements politiques de cette année particulière « ont mis en lumière les difficultés rencontrées par de nombreuses rédactions pour traiter de manière factuelle et éclairée les questions migratoires » d’après Julia Monfort et Hélène Thiollet, dans un entretien pour Sciences Po. L’année 2024, c’est 70 morts dans la Manche, les migrants expulsés de Paris pour les Jeux Olympiques, et le Pacte Asile et migration adopté dans l’Union Européenne. L’objectif, toujours d’après Monfort et Thiollet, est donc « d’identifier et de diffuser des bonnes pratiques pour améliorer le traitement de l’information sur les migrations ».

Un comité éditorial se forme donc, et ils rédigent la charte à l’aide de textes déontologiques préexistants. Le texte est d’abord présenté lors d’un atelier aux Assises du Journalisme de Tours, avant d’être finalisée en avril 2025 aux Assises du Journalisme de Marseille.

Signée notamment par France Médias Monde et l’Humanité, la Charte de Marseille assure les journalistes « à employer les mots les plus appropriés, en se référant aux définitions juridiques et scientifiques ainsi qu’aux catégories administratives en vigueur pour éviter amalgames et approximations ». 

C’est dans un article que Frontières, média conservateur, va critiquer cette charte, qui « bride la liberté d’informer » et s’inscrit dans le « politiquement correct » d’après eux, malgré le caractère déontologique et transparent de la couverture de l’information engagé dans cette charte.

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