Nouveaux paradigmes à l’Autre Canal avec La Femme

Le dimanche 24 avril La Femme présentait son nouvel album Paradigmes à l’Autre Canal de Nancy. A cette occasion, nous avons interviewé Sacha Got, chanteur et guitariste dans le groupe.

La femme, créée en 2013, composée de Sacha Got, Marlon Magnée, Ysé Grospiron, Sam Lefèvre, Noé Delmas, Nina Giangreco est un groupe français surfant entre le rock, la pop et l’électro avec de fortes inspirations de la musique des années 60, 70, 80. En 2014 il gagne le prix d’album révélation de l’année aux victoires de la musique.

Avant le concert, nous avons retrouvé Sacha dans sa loge. Nous avons discuté de la création de leur nouvel album, du film qui l’accompagne et de leur univers.

Paradigmes, un album créé sur le long court

On a sélectionné des chansons qu’on avait dans nos disques durs. Certaines qui dataient d’il y a dix ans, d’autres étaient plus récentes. On a fait un choix : fallait que ça nous plaise à tous. Les titres devaient être aboutis, ne pas tous se ressembler pour avoir le plus de diversité. Ca devait être des morceaux forts.

Des chansons comme Le chant de mon prochain ressemblent à des chansons qu’on a sorties dans le premier album. Il y en a des nouvelles comme Force et respect ou Paradigmes qui n’ont rien à voir avec ce qu’on a fait avant. Je pense qu’on montre un peu des deux. Sur certaines chansons le public est surpris et sur d’autre il peut se retrouver.

Sacha Got

Les inspirations de La Femme

On a toujours aimé les choses du passé, que ça soit la musique, le cinéma, en passant par les vêtements, par l’architecture ou les voitures même. Je trouve qu’elles étaient plus stylées avant. Après je ne suis pas forcément à dire que tout était mieux avant. Il y a des choses très bien aujourd’hui.

Très jeune on a commencé à s’habiller comme des vieux, comme je suis habillé maintenant par exemple, ou à écouter des vieux trucs. Et c’était peut-être une manière de se démarquer de se sentir particulier et unique et de ne pas avoir l’impression d’être dans un moule et d’écouter la même chose que tout le monde.

On est attirés par ces musiques, le passé est une source d’inspiration infinie, quand on regarde vers le passé il y a tellement de trucs qui ont été fait, donc forcément on s’en inspire.

Pour le film notamment on s’est inspirés des émissions des années 70, 80, 90, en mode Ardisson, Michel Polak, Pivot et les génériques à la Averty. Il y avait aussi une ambiance à la Fantom of paradise, un film qu’on adore de Bryan de Palma qui est une comédie musicale rock assez ouf. Des inspirations de Burton, du Rocky Rock picture show dans le clip de Le sang de mon prochain. Il y a un clip inspiré des soul train des danses de soul des années 70. On a mixé plein de truc dans cette émission. Il y a aussi un côté Les inconnus, Les nulles des refs qui viennent plus de notre jeunesse.

Sacha Got

Le film Paradigmes

Au début on voulait faire les clips de Paradigmes et Disconnexion, on s’imaginait un plateau de télé.

Pour Paradigmes on s’imaginait un générique avec des trompettes, donc ça faisait vraiment générique d’Averty dans les années 1970, pour Disconnexion, l’idée était de faire un débat philosophique un peu à la Bernard Pivot, mais où tout le monde pouvait boire et fumer, comme dans les émissions d’Ardisson dans les années 80,90.

On voulait qu’il y ait une liberté de parole, avec les stéréotypes du philosophe avec un col roulé et une pipe. C’était assez amusant de faire ça.  On a trouvé un décor, un lieu de tournage pour ces deux clips, et on s’est dit que c’était bien matière de rentabilité et de pratique et logistique d’en faire plus et de faire tous les clips dans ce décor-là, et autour de cette idée.

Sacha Got

Voyages et processus de création

Ça apporte pleins de choses. Après la musique c’est aussi une manière de voyager sans bouger. J’ai fait une musique hawaïenne parce que j’adore ces musiques depuis longtemps, pourtant je ne suis jamais allé à Hawaï. J’adore ces sonorités. J’écoutais beaucoup de musiques orientales avant d’aller là-bas. C’est assez fou de pouvoir voyager avec la musique tout en restant chez soi.

Mais voyager vraiment ça nous confronte aux autres musiques, c’est un des meilleurs passeports pour voyager, c’est une langue universelle. Parfois je débarque avec une guitare dans un pays dont je ne parle pas la langue. Je commence à jouer de la musique avec des types et ça se fait naturellement, c’est assez fou. En voyageant on découvre pleins de folklores, on adore les folklores musicaux, forcément c’est enrichissant. C’est toujours un plus, il y a des choses que j’ai découvertes.  

Lorsque j’étais à un concert de flamenco à Séville, et ça a changé ma perception de cette musique. Avant de le voir en vrai je voyais ça comme quelque chose de ringard. Voir les choses en vrai ça ouvre des portes.

 

Sacha Got

La pression du temps

Faut faire gaffe à ne pas trop avoir la pression du temps pour ne pas bâcler les choses. En revanche il ne faut pas trop s’étaler parce que au bout d’un moment tu te perds. Les possibilités sont infinies surtout avec les technologies de maintenant, on peut tout refaire, tout essayer, ça peut rendre fou.  Faut savoir s’arrêter à un moment, et terminer c’est vraiment le truc le plus dur.

Souvent on a des engagements, ou parfois on se met ces engagements. Mais parfois on pose une date de sortie et essaye de s’y tenir. Je pense que beaucoup d’artistes fonctionnent comme ça. On bosse normalement et quand la deadline arrive tout s’accélère. Il faut finir et il y a encore plus de boulot. C’est ce qui se passe en ce moment pour nous. On a dû repousser la deadline parce qu’on n’était pas prêt. Ca nous permet d’avancer rapidement. Mais c’est dur de terminer c’est vraiment le truc le plus dur. Mais il faut bien le faire, sinon on passe des années sur un album.

Sachz Got

Vous retrouverez ci-dessous le podcast de l’émission spéciale La Femme.