Le Naheulband au festival RenaissanceS, Bar le Duc en mode Epic

 In Musique

« Er§mf$e©rù%ze£afù ! » C’est ce qu’ont fait nos cerveaux lorsque nous avons appris que le Naheulband venait au festival RenaissanceS de Bar le Duc ! Mais avant les terres de Fang, c’était les terres de Lorraine qui y étaient représentées le premier week-end de Juillet. Stands, artistes, produits du terroir, la qualité était de mise. Un festival animé mais où le côté Renaissance était moins représenté que les précédentes éditions…

Non, non, ne fermez pas la page ! Il y avait quand même énormément de stands intéressants !

Nous avons pu voir des artisans qui vendaient des épées et des boucliers de bois, des peaux de bêtes ou des bracelets de cuir tanné. Nous avons pu goûter à des produits du coin mais aussi d’un peu plus loin, toujours de l’artisanal : de la bière (avec modération) et de la limonade maison, du pain et du foie gras de ferme, etc. Deux buvettes étaient à la disposition pour une pause plus importante, histoire de s’arrêter en famille, boire une petite mousse devant un bon sandwich chaud, à l’abri d’un soleil pesant et d’un vent présent.

 

 

Une fois la pause terminée, nous pouvions nous laisser transporter dans la ville par les petits impromptus clownesques de Mademoiselle Maria K., les majestueuses parades équestres ou encore le chant des pavillons des instruments hybrides de la Fausse Compagnie. Nous nous laissions emporter puis on découvrait un nouvel endroit, un nouveau coin de la ville…

Nous nous posions un moment dans la cour de la Solidarité et là, un immense tableau nous interpella. Que faisait-il là ? De l’attroupement émergea un clown blanc comme neige. C’était avec le cœur au bord des lèvres que Cotille nous demanda avec simplicité et poésie, combien ce tableau pourrait coûter… jusqu’à ce que les vraies questions arrivent dans nos têtes : pourquoi les choses ont un prix ? Qui les fixent mais surtout, comment ? Qu’est-ce que la valeur ? Une prestation poétique mélangeant sérieux et folie, qui a su à la fois faire ressurgir en nous notre côté enfantin et la gravité d’un monde où l’on ne se pose plus assez de questions. Gorgés de cette philosophie de vie, nos yeux pouvaient retourner apprécier les robes de la Renaissance portées par un groupe de dames venant de Bourbonne-les-Bains. Les suivant pour en savoir plus, nous atterrissions sur l’esplanade du château des Ducs de Bar et de Lorraine. Là, nos yeux furent détournés des belles étoffes pour se poser sur le métal étincelant d’armures posées.

Nous venions de rentrer dans le camp militaire du début de la Renaissance. La Massenie Saint Michel présentait, en plus de la vie dans le camp, des activités culinaires et du travail de la laine. Tout en costumes d’époque, les femmes donnaient à qui voulait tous les bons conseils de la Renaissance à côté d’un forgeron qui entreposait ses pièces d’armures. Derrière eux, un feu venait monter la température de quelques degrés, le temps que les soldats se préparent pour les démonstrations de tir à blanc. Les explications permettaient même aux plus jeunes de comprendre et de découvrir une époque entièrement reconstituée. Entièrement ? Presque oui, car si un besoin pressant se faisait ressentir, nous avions à disposition des toilettes sèches ! Gage d’écologie pour le festival engagé dans une démarche respectueuse de l’environnement.

 

 

Ainsi, le tri sélectif des déchets était de mise dans toute la Ville haute. Heureusement, tout n’était pas d’époque. Le festival avait prévu une équipe de secouristes, une équipe de sécurité et également des agents de police, afin d’assurer à tous sécurité et soins si besoin.

 

 

Après avoir suivi les parades, nous nous arrêtions sur la place de la fontaine, reprenant notre souffle. Mais celui-ci fut coupé par l’arrivée d’un duo improbable, simplement accompagné d’une valise. Se rapprochant, nous leur proposions notre micro un moment…

 

 

Jacqueline et Marcel avaient pourtant essayé de nous prévenir que nous ne verrions pas réellement Le Médecin Volant de Molière, mais, pauvres êtres naïfs, nous nous sommes assis pour 45 minutes de fou rires devant une improvisation papillonnante de la pièce : le moindre élément, aussi minime soit-il, devenait raison suffisante pour qu’ils se laissent emporter dans un humour démesuré et bidonnant. Même la caméra de nos confrères régionaux de France 3 fut prise à parti pendant plusieurs minutes. Tant bien que mal, nous essayions de remonter dans la ville, encore sous le coup des rires. Mais, en remontant dans la ville, nous pouvions aussi remonter le temps…

De la musique venait résonner dans nos oreilles. Derrière un hémicycle d’âge hétérogène, des balles volaient. Nous frayant un chemin, nous avons pu apprécier une prestation des plus travaillées : danse, jonglage, claquettes et théâtre muet avaient fusionnés pour donner une version accélérée du XXème siècle. Le jeune couple d’artistes n’avait pour décors qu’une vieille radio TSF et deux portes manteaux. Un tour de bouton du condensateur, un passage derrière les portes manteaux et nous faisions un bond d’une décennie en avant ! De l’avant-guerre aux années 90 en passant (non, pas par la Lorraine avec mes sabots) par les bombardements et la Libération de la France, c’était un voyage qui a rajeuni les plus anciens et rafraichi les plus jeunes.

La nuit tombant, les danseurs néerlandais montés sur leurs échasses et costumés de leurs ailes blanches, rouges et sombres de Close Act paradaient majestueusement dans la douce lumière du crépuscule sur la place Saint Pierre.

 

Puis, la nuit recouvrant le festival de son sombre voile, après que les sandwiches soient remballés, après les épées, les armures, et les toilettes sèches, les guerriers arrivent enfin sur scène. Le Naheulband et leur musique rolistique mes amis ! Pour ceux qui ne les connaitraient pas encore, le Naheulband est le groupe formé par John Lang (alias Pen Of Chaos) dans le but de jouer les musiques de sa saga mp3 Le Donjon de Naheulbeuk. Dans le cadre de leur tournée sans POC (et sans POC, c’est Epic) c’est avec plaisir qu’on a vu Ghislain le voleur arriver sur scène, présentant ses compagnons : Lili la guerrière armée de sa lame vengeresse et de ses cordes vocales puissantes, Lady Fae of Chaos et ses chaussons aussi enchantés que sa voix, Clémence et son bonnet de nuit prête à glisser son archet de Dlul sur son violon, Tony l’Orc de noir vêtu faisant hurler sa guitare, et… quelqu’un au sol… un mort ? Un vivant ? Un mort-vivant ! C’est Julien le zombie, du groupe Magoyond !

Aussitôt le zombie réveillé par la magotte Lady Fae, le concert put débuter. C’est à coup de A l’Aventure Compagnons qu’ils ont lancé les hostilités ! C’est pas moins de 22 musiques qui ont été jouées à coups d’archets, de médiators, de tambours et de cuillères ! Enchainant les changements d’instruments selon les chansons, ils n’ont été interrompus qu’une seule fois par la montée sur scène d’un groupe activiste écologique dénonçant le projet de Bure. Pour rappel, le projet de Bure consiste à l’enfouissement des déchets nucléaires dans des protections hermétiques en couche géologique profonde sous la ville meusienne. Le Naheulband, au départ surpris par l’arrivée de ce groupe écologiste, les a soutenus dans leur démarche, leur signifiant à plusieurs reprises être d’accord avec leur protestation. Cependant, probablement enhardis par leur visibilité, le matériel de musique fut attaqué et les activistes évacués avant que Ghislain précise à leur porte parole :

« le Naheulband est un groupe pacifiste. […] Les gars comment vous voulez faire passer votre message en vous comportant comme des sagouins ? […] Nous aussi on est écolo et nous aussi on est contre le projet de Bure, mais t’es pas obligé de casser le matériel. »

Le groupe reprend avec Chicken Quest et le public entonne avec calme et jovialité les paroles jusqu’à 1h30 du matin avec Sauvons les Rolistes, laissant les fans de tout âge aller bercer leurs yeux pleins d’étoiles. Avant de partir à leur tour, ils nous ont accordés une interview à chaud sur le concert :

 

Interview disponible ici !

 

Vous n’avez pas pu assister à ce week-end RenaissanceS à Bar le Duc ? Rattrapez-vous l’année prochaine ! Festival RenaissanceS

 

Pour écouter notre compte rendu audio sur le festival : (bientôt disponible)

 

Vous ne savez plus quel est le titre d’une musique que vous avez entendue au concert du Naheulband ? Voici la liste des chansons jouées :

 

playlist_barleduc #3

 

Article et interview de Cédric Luppi

Prises de son, montages et photos de Cédric Luppi & Adeline Divoux

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